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Produits cosmétiques et santé

L’essentiel

Dentifrices, shampoings, déodorants, lingettes démaquillantes… les produits cosmétiques sont devenus incontournables dans notre quotidien. Les cosmétiques sont, en moyenne, composés de 35 ingrédients qui ne sont pas sans effets sur notre santé. De fait, certains ingrédients peuvent être allergisants, irritants, d’autres sont soupçonnés de perturber notre système hormonal, voire d’être cancérigènes. Et plus que l’exposition à un ingrédient isolé, c’est l’exposition simultanée à plusieurs substances chimiques qui peut être néfaste à notre santé. Les ingrédients contenus dans chacun des produits cosmétiques peuvent se cumuler sur notre peau et dans notre organisme et s’associer aux produits chimiques contenus dans les produits d’entretien, les polluants de l’environnement et les substances toxiques de notre alimentation quotidiennement. Ce mélange et ses conséquences sont nommés « effet cocktail » et sont soupçonnés d’avoir un effet délétère sur notre santé. En effet, certains ingrédients majorent les effets des autres, certains s’associent pour produire de nouvelles substances qui peuvent être toxiques pour l’organisme… Si quelques ingrédients sont reconnus comme néfastes pour notre organisme, l’effet cocktail, complexe, a rarement fait l’objet d’études, et quand ces études existent, elles sont partielles.

Pour cette raison, il est recommandé d’utiliser les produits cosmétiques avec parcimonie et de bien décrypter les étiquettes afin d’éviter les substances les plus problématiques ou douteuses. On peut également réduire leur utilisation aux produits vraiment indispensables, voire fabriquer ses cosmétiques soi-même.

On veillera enfin à apporter une attention particulière aux populations vulnérables que sont les nourrissons, les enfants, les femmes enceintes et les personnes présentant des maladies respiratoires ou des maladies de peau. La surveillance de la qualité du cosmétique devra être renforcée lorsque le produit n’est pas destiné à être rincé, lorsqu’il sera appliqué fréquemment et sur une surface corporelle importante.

Principales substances toxiques contenues dans les produits cosmétiques et leurs effets sur la santé

Ces substances sont utilisées car elles améliorent l’aspect, la conservation, la durée, l’étalement des produits cosmétiques. Elles sont souvent peu coûteuses, ce qui explique qu’on y recourt encore massivement alors que leurs effets, préoccupants pour la santé, sont à présent reconnus.

Voici une sélection des principales familles de substances néfastes qu’il convient d’éviter, ainsi que leurs effets sur la santé :

  • Les alkylphénols sont des perturbateurs endocriniens.
  • Les filtres UV organiques (également appelés filtres UV chimiques) sont pour beaucoup des perturbateurs endocriniens.
  • Le formaldéhyde est irritant, allergisant et un cancérigène avéré (en 2004, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé le formaldéhyde dans le groupe 1 « substances cancérogènes avérées pour l’homme » pour les cancers du nasopharynx par inhalation).
  • Les parahydroxibenzoates ou parabènes (ou parabens) sont à la fois allergisants et, pour certains, des perturbateurs endocriniens.
  • Le PolyEthylene Glycol (PEG) est un composé soupçonné de contenir des substances irritantes et potentiellement cancérigènes.
  • Les phtalates sont des perturbateurs endocriniens entraînant des troubles de la fertilité. Ils sont dangereux pour le fœtus.
  • Le Sodium Laureth Sulfate, irritant, est suspecté d’être un perturbateur endocrinien. Il affecte également le développement des yeux.
  • Le triclosan pourrait affecter les fonctions musculaires. Il est allergisant et est soupçonné d’être un perturbateur endocrinien. Il est également suspecté de favoriser la résistance de certaines bactéries aux antibiotiques.

L’Association Santé Environnement France (ASEF) propose, en téléchargement, une liste des substances du rayon beauté à éviter.

Sélection de produits de soin susceptibles de contenir des substances toxiques

Voici une sélection de produits de soin pouvant contenir des substances préoccupantes pour la santé et pour l’environnement:                                                                                                                                       
Les crèmes hydratantes :

– Les crèmes hydratantes pour le visage et le corps intègrent souvent dans leurs ingrédients des parabènes ou leurs composés (ethyl parabene, methyl parabene…). Ces substances sont utilisées pour leurs propriétés antibactériennes et antifongiques malgré le fait qu’elles soient allergisantes et, pour certains composés de cette famille, reconnues comme des perturbateurs endocriniens pouvant entraîner des troubles de la fertilité.

Ces crèmes contiennent également souvent des PolyEthylene Glycol (PEG). Ce composé est soupçonné de contenir des substances irritantes et potentiellement cancérigènes.

Les lingettes imprégnées :

La plupart des lingettes imprégnées contiennent un agent conservateur toxique : le phénoxyéthanol aussi appelé « phénoxytol » ou « EGphE ». Ce conservateur est toxique pour le sang et le foie car il peut être absorbé par la peau ou par voie orale. Il est recommandé d’éviter d’utiliser des lingettes de ce type chez les enfants et surtout chez les nourrissons (pour la toilette du siège par exemple).De plus, les lingettes sont très polluantes.

Les crèmes solaires : 

Les crèmes solaires traditionnelles sont constituées d’une association :

  • De filtres UV organiques ou chimiques qui absorbent les rayons ultra-violets,
  • De filtres UV minéraux, composés d’oxyde de titane et d’oxyde de zinc, qui reflètent la lumière.

Certains filtres chimiques étant accusés d’être des perturbateurs endocriniens, certains fabricants proposent à présent des crèmes composées uniquement de filtres minéraux. Mais cette composition rend la crème solaire difficile à appliquer et laisse des traînées blanches sur la peau. Pour résoudre ce problème, les fabricants incorporent alors des filtres minéraux sous forme de nanoparticules. Ces particules sont si fines qu’elles sont soupçonnées de passer la barrière épidermique ainsi que d’autres barrières physiologiques pour atteindre les organes internes. Il s’agit d’une technique relativement récente, et nous manquons d’études pour évaluer l’impact de ces nanoparticules sur la santé. À partir du 11 juillet 2013, les fabricants auront l’obligation d’indiquer la présence de nanoparticules sur les étiquettes.

Le dioxyde de titane est suspecté d’effets cancérigènes lorsqu’il est sous forme nanométrique. Là encore, les études scientifiques sont en cours et se contredisent. Dans le doute, il est recommandé d’éviter d’utiliser une crème solaire sur une peau blessée ou sur des coups de soleil. Il est également recommandé d’éviter ces crèmes solaires durant la grossesse et sur les enfants de moins de 6 mois.

Enfin, il faut privilégier les contenants de type tube plutôt que les sprays. Si l’on utilise des sprays, il faut éviter de les vaporiser dans des lieux fermés car cela favorise l’inhalation des nanoparticules. Il faut aussi savoir que les crèmes solaires sont à l’origine d’une forte pollution des eaux et favoriseraient la disparition des massifs coralliens.

Les shampoings :

La plupart des shampoings renferment des Sodium-laureth-sulfate (ou sodium-lauryl-sulfate ou SLS) qui sont des agents moussants. Outre le fait qu’ils assèchent la peau et le cuir chevelu, provoquent des démangeaisons et favorisent la formation des pellicules, les SLS sont soupçonnés d’être des perturbateurs hormonaux.
On peut également y retrouver des alkylphénols qui sont des perturbateurs endocriniens et ont un impact sur la fertilité.

Les dentifrices :

Les dentifrices contiennent, pour la plupart, du triclosan qui est apprécié pour ses propriétés antibactériennes. Le problème est que le triclosan est soupçonné de perturber le bon fonctionnement de la thyroïde, de favoriser la survenue d’allergies chez les enfants mais aussi d’augmenter la résistance de certaines bactéries aux antibiotiques.Il est bioaccumulable dans les tissus et très toxique dans l’environnement.

Sources : Mutualité et vous

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